Ventes qui s'effondrent, dégradations: Tesla souffre des dérapages d'Elon Musk

Peut-on faire de la politique ET du business ? C'est la question que doit se poser en ce moment même Elon Musk qui entraîne son entreprise Tesla dans ses polémiques. Mardi matin, ce sont des salariés français du constructeur automobile qui ont découvert les locaux du siège de la marque en région parisienne vandalisés.
Un liquide marron a été projeté sur la façade, contre les vitres et des banderoles où il était inscrit "on n’invite pas les fascistes, on les combat", "le fascisme passe la seconde" ont été brandies. L’image d’Elon Musk bras tendu, geste interprété comme un salut nazi lors de l’investiture de Donald Trump a également été déployé.
Des ventes qui s'effondrent
Et ce n’est pas une première. A Barcelone, un artiste a installé une sculpture de bras tendu sur un chargeur de Tesla la semaine dernière. Aux Pays-Bas, des croix gammées ont été taguées sur la vitrine d’un concessionnaire. Fin janvier, sur une usine de la marque en Allemagne, des activistes ont projeté le geste d’Elon Musk, alors que le propriétaire de Tesla se mêle des élections outre-Rhin et papote tranquillement d’Adolf Hitler avec l’extrême droite sur X.
En s’engageant auprès du président américain, Elon Musk, également propriétaire de X et SpaceX a plombé l’image de Tesla. On a beaucoup parlé de la vague de départs du réseau social X. Mais l’industrie auto, c’est du concret. Et les ventes s’effondrent: -75% en Espagne en un an, -63% en France et -60% en Allemagne. Sur le continent européen, les ventes se sont effondrés de -50% en tout.
Bien sûr la marque souffre aussi de la concurrence chinoise. Le groupe promet une meilleure année 2025 avec une accélération dans la voiture autonome, des robots-taxi et des modèles à bas coût. Mais le rejet est bien là.
Elon Musk peut-il être viré de Tesla?
Alors la question se pose même chez Tesla : faut-il virer Elon Musk ? D'abord, il est compliqué de virer le milliardaire de sa propre marque même si le débat est lancé au sein du Tesla Investors Club, un groupe d’actionnaires pour qui "Musk, apparemment, accorde peu d’attention à Tesla et à sa mission".
Le milliardaire ne détient que 13% de Tesla. Mais le Conseil d’Administration de l’entreprise est à sa main et lui a redit son soutien l’été dernier. Et puis l’action de l’entreprise est au plus haut, pourquoi se saborder après tout?
Les conducteurs de Tesla visés en Europe
Dossier compliqué pour Elon Musk, pour les actionnaires du constructeur, et un dossier compliqué aussi pour les conducteurs de Tesla. Il devient de plus en plus dur pour certains d'assumer de rouler en Tesla. C'était auparavant le comble du chic écolo, le bolide propre. Aujourd'hui, les conducteurs sont de plus en plus nombreux à témoigner d'hostilités, à leur égard.
Les témoignages fleurissent partout en Europe: "Je reçois beaucoup de haine", dit un conducteur. Un autre s'est fait traiter de "collabo". Certains affirment avoir reçu des projectiles, des bouteilles en verre. "Je n’ai plus envie d’être associé à la marque", dit une automobiliste.
Sur internet on trouve des autocollants à coller sur sa Tesla comme "Anti Elon Tesla Club" ou "J’ai acheté cette voiture avant qu’Elon ne devienne fou". Dès le mois d’août, avant l’élection américaine, un site spécialisé auto posait même la question absurde: "les conducteurs de Tesla sont-ils tous des trumpistes?". Loin de là. Selon un analyste allemand du marché, "1 conducteur de Tesla sur 4 est prêt à abandonner la marque".